….voici quelques morceaux, de poésie, tirés des Recueils : Le Praxis à Hacéldama, Le Golem des Métamorphoses & Les Stances pour Jouer à la Marelle. Quelque unes des pièces ont été publiées chez Vagabondage, je crois bien que c’était en 1987, après la naissance de mon premier fils. Bonne lecture à qui en voudrait prendre la peine de les lire!
*******
La Chanson du Grand Gond
“…la sainteté qu’ils dérobent au fond d’eux-mêmes, viennent de la permanence de leurs âmes dans le Paradis.”
La Mère veille à son gond, l’axe de l’inépuisable force ondée. Elle siège en Reine au-dessous, dans le tourbillon de l’Empyrée que l’étroite profondeur du Milieu règle, obscurement
versant & déversant une espèce de miel aurique sur le front des Gueux, qui en est imbu!
Les Gueux de chanter :
Oh! du pain et du vin
Qui viennent du Grand Gond
Oh! du sel et de l’eau
Ce sont nos larmes polaires
À nous y’a La Mère
Gonzesse des Ondes
À nous, ses tous petits,
des gonds et des gonds,
Oh! du Pain et du Vin pour les Gueux.
La Penture glisse, pivote au va et au vient. Le Grand Oeil est en goguette : Il rit, Il pleure à chaque Saint Jean.
Il porte des Cornes en homage à notre audace gaillarde! Puis comme une belle Dame, toute fraîche et vierge, Il fait basculer les dévergondées au lit des ténèbres.
Oh! du pain et du vin.
Y’a que le Grand Gond
Qui nous fasse entendre
Comme à des corneilles
La douce musique, comme
Quand un camarade se sauve
Quand il s’en va,
Sur les Cinq pattes
Au Monde Du Pain et Du Vin.
*************************************************************************************************************
CHIASM
Le larron de ses malheureuses mains
Oint, à de puissants souvenirs du Ciel
Par Orgueil pétri, à mesure de se souvenir
Prit chute enfin, car son envie même
Dégustât dans la suffisance du Pinâcle!
Tout était le non-doute, l’incorrigible
L’impitoyable dresseur des familles
Celui qui devait corriger
Les impuissances de la Maîtrise!
Lointains souvenirs battent tambour
Et Sylphes
De s’effondrer, avec leurs systres transis
Là, ci
D’entre des brins d’herbe couverte
De l’Ombre du PENDU.
“À l’Arbre de la Danse
J’enivre la Burlesque
P’tit’ porcelaine peinte
Sourire de démence
Cheveux, ô tous au Tombeau
Cum vestiges des Partouzes.
Toi ma Déesse Chérie Blanche
Lune de cire ramollie
Brille pour nous, pour moi
Au-delà des Frontières
Au Fons de Corascène.”
************************************************************************************************************
Le Géomètre
J’irai au-dehors avec mon bout de bois.
Partagerai ce Ciel à 14 heures
Nacelle et Ombre.
Cette baguette nue blanche sans noeuds
Me va convoquer une Paix de Brèche
Nacelle et Ombre
Je céderai aux conseils des Anges Déchus
À même le pied de leur Échelle d’Ether.
Nacelle et Ombre
Nacelle et Ombre
Nacelle et Ombre
Dans la panoplie bruissante de l’Épouse éclora l’aubaine de notre divin coït!
Moi l’OMBRE Elle NACELLE
Nacelle et Ombre.
Tombeau de la Pauvreté.
*************************************************************************************************************
FUGACE
Je verse ce vin enfin
à Toi cette Nuit, Hécate.
Te regarde le puits plein
aux pupilles creuses:
Force est de me voir
l’agacé, cabale à ton supplice!
Fidèle à ton chagrin, étourdissant
Je marche à pas indécents
guidé du chien au flambeau
sur ton destrier cornu et pâle:
On s’aime donc ma joie futile
à Toi cette Nuit, Hécate.
À Toi, cette Nuit
ainsi que ce vin nouveau
effort incalculable
De nos travaux factices
Où j’ai taillé tes larmes
immenses et tendres:
Ô LA FUGACE SOLITUDE en TOI,
SAOULE!
Toute la Nature est SORTILÈGE
À savoir un Jeu de Garce.
Ce n'est pas une peine de lire mon ami, mais une joie des plus surpassantes...
Merci pour ceux-ci, j'aime particulièrement les chiasmes, et les souvenirs de fulcanelli qu'ils transmettent.
Beau travail.
Je vous lève mon verre, et merci pour ce vin...